Révolution, mon cul !
Certains camarades de gauche et d’extrême gauche n’hésitent pas, quant à eux, à rêver de la révolution qu’ils n’ont jamais eu le courage de faire, si ce n’est dans leurs rêves. Et les voilà qui s’embrasent à leur tour. Le nouveau prolétaire, à leurs yeux, est le « djeune » de banlieue. Celui-là même qui se la joue en Nike et en Sergio Tacchini et dont le seul rêve est de rouler en Merco.
Ca c’est du prolétaire ma bonne dame !
Non pas celui bûche pour réussir à l’école, pas celui qui veut sortir de l’image pourrie des banlieues, non, le nouveau prolétaire des camarades est l’émeutier. Le roi de la casse d’abri-bus et de feu de local à poubelles.(...)
Le camarade émeutier, en effet, n’en a rien à cirer de la lutte des classes. D’ailleurs, la plupart du temps, il ignore tout simplement que cela a existé et existe encore. Son ennemi, c’est l’autre, celui qui ne lui ressemble pas ou ne veut pas lui ressembler. Il se fout de la gueule du bobo du coin qui vient lui causer révolution prolétarienne, il rêve de consommer. Il écoute parfois d’une oreille distraite si le bobo vient lui chanter lutte avec le camarade-martyr palestinien victime du complot planétaire américano-sioniste.(...)
Quoi qu’il en soit, on attend bientôt le soutien de Fidel Castro à la lutte prolétarienne des camarades émeutiers de banlieue, voire celle de Maradona, nouveau leader de la lutte argentine.