Violência Urbana
Pela sétima noite, persiste o clima insurreccional na periferia de Paris.
Inicialmente confinado a Clichy-sous-Bois, alastrou a outras circunscrições municipais da região parisiense.
A França à beira da fractura social e étnica?
No Le Figaro, um retrato negro de uma sociedade onde a violência se vai banalizando ou, se quisermos, a doença do urbanismo contemporâneo, o subúrbio, les banlieues :
Les émeutes de Clichy-sous-Bois, depuis le 27 octobre, bientôt étendues à d'autres villes du département mettent en lumière quatre traits accusés de notre société. Dans leur exaspération mutuelle, ils nous incitent à nous interroger sur l'état présent du modèle français qui dérive allègrement vers la barbarie, c'est-à-dire la régression intellectuelle et sociale. Sa spécificité tient à la conjonction de la banalisation de la violence, de la trahison de la langue, du renoncement de l'Etat et de la démission des élites responsables.
1. La banalisation de la violence : incivilités quotidiennes, violences sur les personnes et les biens, agressions physiques et sonores, trafics de stupéfiants, cocktails Molotov sur les forces de l'ordre, cailloutages des policiers et des pompiers, incendies volontaires, règlements de comptes et assassinats crapuleux : la litanie de la violence s'amplifie à un point tel, dans certains quartiers réputés «difficiles», que l'on ne doit plus parler de guérilla, mais bien de barbarie urbaine. Personne n'ose réfuter les statistiques officielles dont nul n'ignore qu'elles sont sous-évaluées. D'après l'Institut des Hautes études de la sécurité, 31% des violences physiques seulement font l'objet de dépôts de plaintes. Quant aux violences sur les biens, leur étiage est toujours aussi élevé, même si la police se félicite du fait que, dans l'agglomération lyonnaise, 800 voitures seulement ont été incendiées de janvier à septembre, ce qui représente une baisse de 8% par rapport à la même période de l'année précédente. Dans la Seine-Saint-Denis, de 20 à 40 véhicules sont incendiés chaque nuit, et l'on nous annonce que 9 000 voitures de police ont été caillassées depuis le début de l'année.
2. La trahison de la langue : quand on n'ose plus regarder les choses en face, on prend la parole pour mieux les occulter. Appliquons les modifications du sens habituel des mots aux violences que nous connaissons dans les banlieues urbanisées et en d'autres lieux. On ne parlera plus en France d'«émeutes», mais d'«actions de harcèlement» ; de «délinquants», mais de «jeunes» ; de «policiers», mais de «provocateurs» ; de «trafic de stupéfiants», mais d'«économie parallèle» ; d'«acte de piraterie», mais de «détournement de navire» ou de «récupération de bien national» ; de «zones de non-droit», mais de «quartiers sensibles» ; d'«atteinte au droit du travail», mais de «mouvement de revendication légitime», etc.
Inicialmente confinado a Clichy-sous-Bois, alastrou a outras circunscrições municipais da região parisiense.
A França à beira da fractura social e étnica?
No Le Figaro, um retrato negro de uma sociedade onde a violência se vai banalizando ou, se quisermos, a doença do urbanismo contemporâneo, o subúrbio, les banlieues :
Les émeutes de Clichy-sous-Bois, depuis le 27 octobre, bientôt étendues à d'autres villes du département mettent en lumière quatre traits accusés de notre société. Dans leur exaspération mutuelle, ils nous incitent à nous interroger sur l'état présent du modèle français qui dérive allègrement vers la barbarie, c'est-à-dire la régression intellectuelle et sociale. Sa spécificité tient à la conjonction de la banalisation de la violence, de la trahison de la langue, du renoncement de l'Etat et de la démission des élites responsables.
1. La banalisation de la violence : incivilités quotidiennes, violences sur les personnes et les biens, agressions physiques et sonores, trafics de stupéfiants, cocktails Molotov sur les forces de l'ordre, cailloutages des policiers et des pompiers, incendies volontaires, règlements de comptes et assassinats crapuleux : la litanie de la violence s'amplifie à un point tel, dans certains quartiers réputés «difficiles», que l'on ne doit plus parler de guérilla, mais bien de barbarie urbaine. Personne n'ose réfuter les statistiques officielles dont nul n'ignore qu'elles sont sous-évaluées. D'après l'Institut des Hautes études de la sécurité, 31% des violences physiques seulement font l'objet de dépôts de plaintes. Quant aux violences sur les biens, leur étiage est toujours aussi élevé, même si la police se félicite du fait que, dans l'agglomération lyonnaise, 800 voitures seulement ont été incendiées de janvier à septembre, ce qui représente une baisse de 8% par rapport à la même période de l'année précédente. Dans la Seine-Saint-Denis, de 20 à 40 véhicules sont incendiés chaque nuit, et l'on nous annonce que 9 000 voitures de police ont été caillassées depuis le début de l'année.
2. La trahison de la langue : quand on n'ose plus regarder les choses en face, on prend la parole pour mieux les occulter. Appliquons les modifications du sens habituel des mots aux violences que nous connaissons dans les banlieues urbanisées et en d'autres lieux. On ne parlera plus en France d'«émeutes», mais d'«actions de harcèlement» ; de «délinquants», mais de «jeunes» ; de «policiers», mais de «provocateurs» ; de «trafic de stupéfiants», mais d'«économie parallèle» ; d'«acte de piraterie», mais de «détournement de navire» ou de «récupération de bien national» ; de «zones de non-droit», mais de «quartiers sensibles» ; d'«atteinte au droit du travail», mais de «mouvement de revendication légitime», etc.